1916 : la bataille de Verdun

24 décembre 1916, Verdun
Ma chère femme,
Comment vas-tu ? Désolé de ne pas t’écrire régulièrement, mais ici la vie est tellement compliquée…

J’espère qu’au village tout va bien.  Comment vont Paul et Fanny ? Le village n’est pas trop détruit par les bombardements ? Le frère du charcutier est mort pour me sauver. Qu’il aille au paradis. Je vis avec les images de tous ces cadavres, avec leurs hurlements, leurs cris lors de leur mort. Tu sais à quel point je hais la guerre, avoir du sang sur les mains, tuer les gens, être un assassin… J’ai parfois envie de me tuer, de mourir pour ne plus ressentir cette peine. Mais dans ces moments, je pense à toi, à mon amour pour toi. C’est grâce à toi que je continue de vivre. Nous avons traversé tellement d’épreuves ensemble, je ne vais pas t’abandonner maintenant.
La nuit dernière a eu lieu un miracle. Des soldats allemands sont allés sur le no man’s land, nous nous apprêtions à leur tirer dessus mais j’ai remarqué qu’ils n’avaient pas d’armes mais un drapeau blanc à la place. Je suis alors sorti de la tranchée, sans arme. Je les ai rejoints et ils sont venus dans la première tranchée. Nous avons joué aux cartes pendant plusieurs heures. Hélas, ils sont repartis au lever du jour et le calvaire a repris. Nous étions armés sur le no man’s land et faisions comme si cette nuit n’avait jamais eu lieu.
Ne crois surtout pas les journaux, ils ne disent que des mensonges. Nous allons très mal. Je ne me lave qu’une fois par semaine, nous ne mangeons pas à notre faim, j’ai même mangé un rat tellement j’étais affamé. Je ne me sens pas bien. Nous vivons dans la boue, la pluie et la neige sont présentes depuis une semaine. Je me suis pris une balle dans la jambe au niveau de la cuisse, une infirmière m’a soigné. Que Dieu la bénisse. J’ai extrêmement de chance. Un shrapnell a explosé à côté de moi, mon camarade est mort sur l ’instant. Tous ces morts pour si peu, cette guerre à quoi sert-elle au final ?
Je pense essayer de renter à la maison mais je ne te promets rien mon amour. Embrasse nos enfants et dis-leur que papa les aime. Je t’embrasse, en espérant te revoir, ma chère femme.
Ton tendre époux,

Robert

Le point d’histoire : la bataille de Verdun est une bataille qui s’est déroulée du 21 février au 19 décembre 1916 dans la région de Verdun en Lorraine, durant la Première Guerre mondiale. Elle a opposé les armées française et allemande. C’est la plus longue bataille de la Première Guerre mondiale est l’une les plus dévastatrices elle a fait plus de 700 000 pertes .

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