Le retour des réfugiés.

Dès octobre 1918, des réfugiés belges souhaitent retrouver leurs foyers et se mettent en route vers le Nord, suite « aux brillants succès remportés par les armées belges et alliées ». Le gouvernement belge « les met en garde contre toute précipitation » (Toutes les archives ci-dessous sont extraites des ADCO série SM 930)

Courrier du ministère de l’Intérieur du 19 octobre 1918 adressé à tous les préfets relayant les instructions du gouvernement belge

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Plus tard, la liste des communes belges qui ont été très marquées par les combats et en partie détruites est établie. On retrouve la région de nos correspondants flamands.

Communes pour lesquelles le rapatriement peut être différé Continuer la lecture de Le retour des réfugiés.

Interview dans les familles anglaises

Le conflit mondial de 1914-1918 a entraîné de nombreuses pertes, il est donc important d’entretenir la mémoire de cette guerre. Lors du voyage scolaire en Angleterre de notre classe de 1ère 5, les élèves ont interrogé les membres de leur famille d’accueil concernant la Première Guerre. Voici une synthèse des différents sujets abordés.

D’abord, la Première Guerre mondiale est enseignée de nos jours dans les écoles anglaises de la même manière qu’en France, c’est pourquoi la population essaie d’entretenir le souvenir de la guerre. Cependant, ces traditions sont parfois négligées, voire oubliées et certains ne sont même pas vraiment intéressés par ce sujet ou ont plus tendance à retenir la Seconde Guerre. Pourtant, ces dernières années sont assez symboliques de par la commémoration du centenaire de la Première Guerre. Cette commémoration est soutenue par la publicité, les monuments aux morts, les documentaires ou la commémoration des coquelicots, qui ne font que raviver la mémoire de cette guerre sans pour autant mobiliser de nombreuses connaissances.

Si les enfants d’aujourd’hui apprennent les deux guerres mondiales, leurs parents ou leurs grands-parents n’ont pas eu l’instruction au sujet de la Première Guerre car les évènements étant trop récents pour faire partie du programme, ils n’ont pas pu ainsi étudier cette partie majeure de l’Histoire. Désormais, l’apprentissage est devenu plus accessible grâce aux nombreux romans et documentaires disponibles permettant à toutes les générations de se documenter.

Au sein des familles, certains ne savent pas ou ne se rappellent pas s’ils possèdent des ancêtres qui ont participé à la guerre. D’autres racontent que leurs grands-parents ont joué des rôles tels que soldats ou infirmières lors des batailles. La plus connue est la bataille de la Somme, qui est restée gravée dans la mémoire des Anglais car le Royaume-Uni était un acteur majeur de cette guerre aux côtés des Français. En tout, le bilan humain côté britannique est relativement important avec 420 000 pertes, ce qui renforce le sentiment de patriotisme envers ceux qui se sont battus pour l’Angleterre.

La majorité des personnes interrogées ne donnent pas d’argent à des associations pour entretenir le souvenir des soldats. Cependant, à l’occasion du 11 novembre, quelques-uns souhaitent donner des fonds pour la légion britannique, plus particulièrement les personnes ayant des ancêtres décédés lors de la guerre ou ayant un lien avec celle-ci.

Ensuite, la mémoire en Angleterre est, comme en France, une importante tradition. En effet, tous les villages où des habitants sont morts pour l’Angleterre pendant la Première Guerre mondiale (seul un village n’a connu aucune perte) possèdent un monument aux morts situé à côté de l’église du village. On trouve également une journée commémorative, le 11 novembre, ainsi que le “Poppy day” qui est une journée importante en Angleterre et pendant laquelle de nombreuses manifestations en la mémoire de la Première Guerre mondiale sont perpétuées. Effectivement, une minute de silence est respectée dans tout le pays et des défilés militaires ont lieu dans chaque ville. La tradition veut aussi que les Anglais achètent des coquelicots en mémoire des soldats.

Le choix du coquelicot comme symbole de mémoire s’est imposé après la Première Guerre mondiale. Cette tradition a pour origine un poème rédigé par un officier canadien Lieutenant-Colonel John McCrae qui avait perdu un ami lors de la bataille d’Ypres.

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IN FLANDERS FIELDS

In Flanders’ fields the poppies blow
Between the crosses, row on row,
That mark our place: and in the sky
The larks, still bravely singing, fly
Scarce heard amid the guns below.

We are the dead. Short days ago
We lived, felt dawn, saw sunset glow,
Loved and were loved, and now we lie
In Flanders’ fields.

Take up our quarrel with the foe;
To you from failing hands we throw
The torch; be yours to hold it high,
If ye break faith with us who die
We shall not sleep, though poppies grow
In Flanders’ Fields
.

Le coquelicot est un symbole de souvenir et d’espoir. Il est porté chaque année par des millions de personnes. Sa couleur rouge est la couleur naturelle des champs de coquelicots

Forever Album pour le centenaire de la Première Guerre mondialeinterview1

source: http://www.britishlegion.org.uk/remembrance/

Le lieu retenu pour se souvenir des sacrifices des soldats britanniques est le Cénotaphe situé dans le quartier de White hall à Londres.

 

Défilé de la Victoire à Londres, à Whitehall, devant le cénotaphe, le 19 juillet 1919, des troupes américaines (source: Gallica.bnf.fr)

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interview3Cénotaphe cérémonie en 2010 (source https:/wikipedia)

L’une des familles avait l’air d’avoir un lien avec l’Australie, pour laquelle on trouve l’équivalent du “Poppy Day”, il s’agit de l’“Anzac Day”, chaque 25 avril. Ce jour-là, les Australiens commémorent la bataille sanglante de Gallipoli qui a eu lieu durant la Première Guerre. On trouve aussi un monument aux morts à Melbourne.

En ce qui concerne la culture de la guerre, elle se manifeste sous différentes formes telles que les films, poèmes et romans. Siegfried Sassoon, un poète et écrivain anglais a grandement participé à la mémoire de la Première Guerre mondiale. Les coquelicots sur la tour de Londres sont aussi une forme de mémoire artistique.

Aujourd’hui, si certains Anglais restent optimistes sur une possible progression sur les leçons de la guerre, la plupart pensent qu’au contraire, aucune leçon n’a été retenue de à la Première Guerre mondiale. Selon eux, la Seconde Guerre n’aurait pas eu lieu si la population mondiale avait tiré leçon de l’horreur et des sacrifices de la guerre d’anéantissement et ce, encore aujourd’hui avec les conflits présents au Moyen-Orient et en Afrique. Par exemple, une autre famille a été interrogée sur le risque d’une nouvelle guerre, et a décrété qu’avec l’importance d’Internet au sein de la société cela pourrait être une menace et que le risque d’une “cyber war” n’est pas inévitable.

Pour conclure, le sujet de la Première Guerre mondiale n’est en général pas un sujet tabou pour les Anglais. En parler apporte cependant des émotions, mais il est important d’en discuter, surtout avec les jeunes, afin de se souvenir de cette guerre et de ces millions de morts qui se sont battus pour leur pays. La transmission des valeurs est un élément important dans la mémoire du souvenir de la guerre.

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A remembrance poem
Source: RAF Museum

Douaumont

L’ossuaire de Douaumont est situé en Lorraine. Sa construction a débuté le 22 août 1920 et a duré 12 ans. L’’ossuaire fut inauguré le 7 août 1932 par le président de la République Albert Lebrun, il est classé monument historique depuis le 2 mai 1996.

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Le gouverneur de Verdun le général Valantin. Le monument actuel a une particularité qui lui est singulière : en effet celui-ci a été financé à partir de dons de pays comme les Etats-Unis ou l’Angleterre grâce à l’évèque Mgr Charles Ginisty qui, attristé à l’idée que des ossements de soldats tombés sous les obus et les balles soient abandonnés dans cette forêt qui fût anciennement un champ de bataille, choisit de faire des conférences dans le monde afin de montrer les horreurs qui eurent lieu à Verdun. Il récolta de l’argent afin de construire un immense ossuaire pour eux. Des ossements de plus de 130 000 soldats furent abandonnés sur le champ de bataille. Pour pouvoir regrouper ces ossements dans un monument, il fallut un apport total de 15 millions de francs. Continuer la lecture de Douaumont

Fédération nationale André Maginot Solidarité, mémoire, humanité

C’est la plus vieille fédération d’anciens combattants et la 3ème actuellement au rang des grandes fédérations.

I – Qui est André Maginot ? (lien)

André Maginot est né le 17 février 1877 à Paris. Il fut un homme politique très actif : il a occupé les postes de conseiller général, de député de la Meuse dès 1910 et de Sous-secrétaire d’État à la guerre. Lorsque la première guerre mondiale éclate, il s’engage alors comme simple soldat au 44ième régiment. Il crée notamment la patrouille « Maginot » composée de volontaires qu’il forme lui-même. Le 9 novembre 1914, il est très grièvement blessé et ne peut plus retourner au front. En 1917, il créa un ministère chargé des pensions, des primes et des allocations de guerre (futur ministère des anciens combattants) dont il devient lui-même ministre. Il reçut la médaille militaire et plus tard en 1919, est élevé au grade de chevalier dans l’Ordre national de la Légion d’Honneur. En 1923, toujours ministre des pensions, il décide de faire inhumer le corps d’un soldat inconnu et c’est donc lui qui allumera la flamme éternelle le 11 novembre 1923. En 1929, il devient ministre de la guerre et fait poursuivre la construction de la ligne fortifiée le long des frontières de l’Est. André Maginot est décédé le 6 janvier 1932.

Il a beaucoup contribué à améliorer les conditions des blessés ou mutilés de guerre et a permis la reconnaissance des anciens combattants. Beaucoup  de Français lui ont rendu hommage le jour de ses obsèques nationales.

II – Histoire de la fédération

La Fédération nationale André Maginot a été créée en 1888 à Marseille, par des anciens combattants de la guerre 1870-1871. Elle représente alors une Union fraternelle. Le 6 Octobre 1918, André Maginot devient président de la Fédération et le restera jusqu’à sa mort en 1932. A cette époque, la fédération portait le nom de « Fédération nationale des mutilés, victimes de guerre et anciens combattants ». Elle a inclus dans son titre le nom de son président en 1953 et est devenue la Fédération nationale André Maginot dite « FNAM » seulement en 1961. Aujourd’hui elle regroupe un peu plus de 330 000 membres.

III – Pourquoi a-t-elle été créée ?

Elle œuvre pour la préservation de la mémoire en organisant des actions visant essentiellement la jeunesse. Ainsi,  elle subventionne beaucoup de voyages scolaires sur des lieux de mémoire. Elle récompense les meilleurs travaux réalisés par les élèves ayant participé à ces projets du Prix du Civisme et de la Mémoire André Maginot qu’elle a créé. La Fédération organise aussi annuellement une « Journée du Souvenir » lors de l’anniversaire du décès d’André Maginot.

Elle défend aussi les droits et l’honneur des anciens combattants et victimes de guerre en organisant des œuvres sociales qui leur sont destinées. Elle aide le monde combattant en subventionnant de grandes causes humanitaires mais aussi la recherche médicale en finançant l’achat d’équipements médicaux et en distribuant des allocations.

source: http://www.federation-maginot.com

 

 

 

 

 

 

 

 

http://www.federation-maginot.com

La Fondation Maréchal de Lattre

L’histoire et les missions de la fondation :

 La Fondation Maréchal de Lattre a été créée en 1954 à la demande de l’État et de sa femme Madame la Maréchale de Lattre. Elle a été reconnue d’utilité publique par décret du 7 mars 1955. de lattre
Les missions de cette fondation ont été d’apporter une aide morale et matérielle aux victimes de guerre, c’est à dire aux Anciens Combattants et aux personnels militaires servant à l’étranger pour la défense des intérêts français.

Mais de maintenir, en France et à l’étranger, le souvenir de la grandeur du sacrifice fait par les Combattants de la République française et celui de la dette contractée par la Patrie à leurs égards.

Elle rappelle le souvenir du Maréchal de Lattre de Tassigny, commandant en chef de la Première Armée française, de novembre 1943 au 8 mai 1945, date à laquelle il a signé, au nom de la France, la capitulation sans condition de l’Allemagne nazie.

La Fondation Maréchal de Lattre a également pour but de développer, en collaboration avec le Ministère de la Défense, les liens existant entre l’Armée et la Nation. A l’heure où le service militaire a été remplacé par la JAPD, la Fondation souhaite favoriser des rencontres entre les jeunes et les hommes et les femmes en charge de la Défense.

Au début du XXIème siècle, la Fondation Maréchal de Lattre, fondation de Mémoire, se doit de relayer l’action des Associations d’Anciens Combattants dont les effectifs diminuent de jour en jour. Elle entend également développer, par des actions concrètes, une politique de mémoire fondée sur un double échange : d’une part l’échange entre les générations et d’autre part l’échange entre les pays partageant une histoire commune.

-Objectifs :

1) D’entreprendre, de susciter ou de coordonner toutes activités, toutes initiatives, en France et à l’étranger, afin de protéger et de maintenir la mémoire du Maréchal de Lattre, des Combattants de la Première Armée Française et des conflits contemporains,

2) D’entreprendre, de susciter ou de coordonner des actions d’entraide et de solidarité au bénéfice de celles et de ceux qui se sont dévoués pour la France,

3) D’entreprendre, de susciter ou de coordonner des actions de Mémoire et d’éducation à la citoyenneté par un double échange : échange entre les générations et échange entre les populations ayant une histoire commune

Source : http://www.fondationmarechaldelattre.fr/action.htm

Article rédigé par COTE Baptiste et CHAPPARD Romain.

Nos élèves se sont mobilisés

Les élèves participants au projet se sont mobilisés les 1er et 2 novembre derniers pour participer à la collecte du Souvenir français , un de nos partenaires.

Nous remercions le Souvenir français de nous avoir associé à cet évènement et nos élèves pour leur motivation ces jours là.

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La vie quotidienne dans le camp américain.

Tous les jours, la boulangerie du Camp Williams, répartie sur 2 bâtiments, produisait 450 tonnes de pain. Une partie du pain était acheminée jusqu’au front et permettait de nourrir plus d’un million de soldats. Elle était en 1917 la plus grande boulangerie du monde.

La plus grande boulangerie du monde

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À l’heure du repas, les soldats abandonnaient leurs activités (rénovation, réparation, construction etc…) pour se précipiter vers les cuisines. La nourriture leur était distribuée dans des gamelles qu’ils lavaient ensuite dans d’immenses cuves d’eau chaude.

Les soldats attendent devant la cantine

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Notre voyage d’étude, un circuit riche en visites.

Nous allons entre le lundi 7 mars et la samedi 12 mars 2016 effectuer un voyage d’étude qui va nous permettre de comprendre la Grande Guerre et ses conséquences pour les combattants, les civils en France et en Europe.

Notre programme est le suivant:

Lundi 7 mars.

  • Parc mémorial canadien de Vimy
  • Visite des tunnels.

Mardi 8 mars.

  • Sciences museun London

Mercredi 9 mars.

  • Docklands museum London
  • Imperial war museum London

Jeudi 10 mars.

  • Cabinet war room London
  • Royal Air Force museum

Vendredi 11 Mars.

  • Musée de l’historial de la Grande guerre de Péronne

Samedi 12 mars.

  • Verdun, visite guidée de la citadelle souterraine, d’un fort (Vaux ou Douaumont), de l’ossuaire de Douaumont et de la tranchée des baïonnettettes.

Les femmes pendant la guerre.

Pour la plupart d’entre nous, la Grande Guerre a permis l’émancipation des femmes. Cependant, nous n’avons retenu de celles-ci que les figures les plus emblématiques de cette guerre, à savoir, les « munitionnettes » nom désignant les femmes travaillant dans les usines- les infirmières qui soignaient les soldats sur le front et les marraines de guerre, ces femmes qui envoyaient des lettres aux soldats présents sur le front, coupés de leur famille. Néanmoins, les femmes ne se sont pas limitées à ces quelques symboles. Il convient de nuancer ce propos car il est tout de même justifié de penser à ces figures.

De plus, certaines figures féminines symboliques de cette guerre ont subsisté dans nos mémoires telles que Mata Hari, même si cette personne a été « idéalisée » après la guerre par de nombreuses productions cinématographiques telles que « Mata Hari, agent H21 ». On peut raisonnablement se demander quelle a été la vraie place de la femme durant ce conflit.

Les femmes ont tenu différents postes sur le front mais la plupart étaient infirmières.  Ainsi, celles-ci, aux côtés des médecins, ont tenu un grand rôle dans les soins apportés aux soldats. Il existe plusieurs types d’infirmières durant la guerre : les infirmières de métier, les infirmières temporaires mobilisées dans les hôpitaux militaires et les infirmières bénévoles de la Croix-Rouge qui, rappelons-le, a mobilisé plus de 60 000 infirmières durant la guerre.

Affiche de recrutement par Joyce Dennys

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http://webdoc.france24.com/

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L’Oncle Sam: une logistique bien huilée!

Implanté aux confins  de la Côte-d’Or et de la Haute-Marne, le camp américain Williams d’Is-sur-Tille a vu le jour en octobre 1917. Après 32 mois de neutralité, les États-Unis d’Amérique déclarèrent la guerre à l’Allemagne le 6 avril 1917. Le camp d’Is-sur-Tille fut alorsrapidement retenu car il offrait un large espace quasiment plat, à proximité d’un réseau ferroviaire somme toute peu engorgé permettant aux soldats provenant des ports français de Rochefort, Nantes, Saint-Nazaire et Brest de converger.

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Les travaux de construction commencèrent fin septembre 1917. En même temps que les installations ferroviaires, des baraques et des hangars furent rapidement construits car il fallait abriter hommes et matériel. À la fin de l’année, plus de 5 500 hommes s’activaient sur le gigantesque chantier dans des conditions de travail et d’hébergement extrêmement rudes. En effet, tous vivaient au départ sous des tentes pendant une période pluvieuse accompagnée de froid et d’humidité. La boue était omniprésente. De plus, la construction prit un certain temps car les Français devaient exproprier les propriétaires des terrains destinés à accueillir le camp Williams. Il y avait alors urgence.

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