Interview dans les familles anglaises

Le conflit mondial de 1914-1918 a entraîné de nombreuses pertes, il est donc important d’entretenir la mémoire de cette guerre. Lors du voyage scolaire en Angleterre de notre classe de 1ère 5, les élèves ont interrogé les membres de leur famille d’accueil concernant la Première Guerre. Voici une synthèse des différents sujets abordés.

D’abord, la Première Guerre mondiale est enseignée de nos jours dans les écoles anglaises de la même manière qu’en France, c’est pourquoi la population essaie d’entretenir le souvenir de la guerre. Cependant, ces traditions sont parfois négligées, voire oubliées et certains ne sont même pas vraiment intéressés par ce sujet ou ont plus tendance à retenir la Seconde Guerre. Pourtant, ces dernières années sont assez symboliques de par la commémoration du centenaire de la Première Guerre. Cette commémoration est soutenue par la publicité, les monuments aux morts, les documentaires ou la commémoration des coquelicots, qui ne font que raviver la mémoire de cette guerre sans pour autant mobiliser de nombreuses connaissances.

Si les enfants d’aujourd’hui apprennent les deux guerres mondiales, leurs parents ou leurs grands-parents n’ont pas eu l’instruction au sujet de la Première Guerre car les évènements étant trop récents pour faire partie du programme, ils n’ont pas pu ainsi étudier cette partie majeure de l’Histoire. Désormais, l’apprentissage est devenu plus accessible grâce aux nombreux romans et documentaires disponibles permettant à toutes les générations de se documenter.

Au sein des familles, certains ne savent pas ou ne se rappellent pas s’ils possèdent des ancêtres qui ont participé à la guerre. D’autres racontent que leurs grands-parents ont joué des rôles tels que soldats ou infirmières lors des batailles. La plus connue est la bataille de la Somme, qui est restée gravée dans la mémoire des Anglais car le Royaume-Uni était un acteur majeur de cette guerre aux côtés des Français. En tout, le bilan humain côté britannique est relativement important avec 420 000 pertes, ce qui renforce le sentiment de patriotisme envers ceux qui se sont battus pour l’Angleterre.

La majorité des personnes interrogées ne donnent pas d’argent à des associations pour entretenir le souvenir des soldats. Cependant, à l’occasion du 11 novembre, quelques-uns souhaitent donner des fonds pour la légion britannique, plus particulièrement les personnes ayant des ancêtres décédés lors de la guerre ou ayant un lien avec celle-ci.

Ensuite, la mémoire en Angleterre est, comme en France, une importante tradition. En effet, tous les villages où des habitants sont morts pour l’Angleterre pendant la Première Guerre mondiale (seul un village n’a connu aucune perte) possèdent un monument aux morts situé à côté de l’église du village. On trouve également une journée commémorative, le 11 novembre, ainsi que le “Poppy day” qui est une journée importante en Angleterre et pendant laquelle de nombreuses manifestations en la mémoire de la Première Guerre mondiale sont perpétuées. Effectivement, une minute de silence est respectée dans tout le pays et des défilés militaires ont lieu dans chaque ville. La tradition veut aussi que les Anglais achètent des coquelicots en mémoire des soldats.

Le choix du coquelicot comme symbole de mémoire s’est imposé après la Première Guerre mondiale. Cette tradition a pour origine un poème rédigé par un officier canadien Lieutenant-Colonel John McCrae qui avait perdu un ami lors de la bataille d’Ypres.

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IN FLANDERS FIELDS

In Flanders’ fields the poppies blow
Between the crosses, row on row,
That mark our place: and in the sky
The larks, still bravely singing, fly
Scarce heard amid the guns below.

We are the dead. Short days ago
We lived, felt dawn, saw sunset glow,
Loved and were loved, and now we lie
In Flanders’ fields.

Take up our quarrel with the foe;
To you from failing hands we throw
The torch; be yours to hold it high,
If ye break faith with us who die
We shall not sleep, though poppies grow
In Flanders’ Fields
.

Le coquelicot est un symbole de souvenir et d’espoir. Il est porté chaque année par des millions de personnes. Sa couleur rouge est la couleur naturelle des champs de coquelicots

Forever Album pour le centenaire de la Première Guerre mondialeinterview1

source: http://www.britishlegion.org.uk/remembrance/

Le lieu retenu pour se souvenir des sacrifices des soldats britanniques est le Cénotaphe situé dans le quartier de White hall à Londres.

 

Défilé de la Victoire à Londres, à Whitehall, devant le cénotaphe, le 19 juillet 1919, des troupes américaines (source: Gallica.bnf.fr)

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interview3Cénotaphe cérémonie en 2010 (source https:/wikipedia)

L’une des familles avait l’air d’avoir un lien avec l’Australie, pour laquelle on trouve l’équivalent du “Poppy Day”, il s’agit de l’“Anzac Day”, chaque 25 avril. Ce jour-là, les Australiens commémorent la bataille sanglante de Gallipoli qui a eu lieu durant la Première Guerre. On trouve aussi un monument aux morts à Melbourne.

En ce qui concerne la culture de la guerre, elle se manifeste sous différentes formes telles que les films, poèmes et romans. Siegfried Sassoon, un poète et écrivain anglais a grandement participé à la mémoire de la Première Guerre mondiale. Les coquelicots sur la tour de Londres sont aussi une forme de mémoire artistique.

Aujourd’hui, si certains Anglais restent optimistes sur une possible progression sur les leçons de la guerre, la plupart pensent qu’au contraire, aucune leçon n’a été retenue de à la Première Guerre mondiale. Selon eux, la Seconde Guerre n’aurait pas eu lieu si la population mondiale avait tiré leçon de l’horreur et des sacrifices de la guerre d’anéantissement et ce, encore aujourd’hui avec les conflits présents au Moyen-Orient et en Afrique. Par exemple, une autre famille a été interrogée sur le risque d’une nouvelle guerre, et a décrété qu’avec l’importance d’Internet au sein de la société cela pourrait être une menace et que le risque d’une “cyber war” n’est pas inévitable.

Pour conclure, le sujet de la Première Guerre mondiale n’est en général pas un sujet tabou pour les Anglais. En parler apporte cependant des émotions, mais il est important d’en discuter, surtout avec les jeunes, afin de se souvenir de cette guerre et de ces millions de morts qui se sont battus pour leur pays. La transmission des valeurs est un élément important dans la mémoire du souvenir de la guerre.

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A remembrance poem
Source: RAF Museum

Douaumont

L’ossuaire de Douaumont est situé en Lorraine. Sa construction a débuté le 22 août 1920 et a duré 12 ans. L’’ossuaire fut inauguré le 7 août 1932 par le président de la République Albert Lebrun, il est classé monument historique depuis le 2 mai 1996.

douaumont

Le gouverneur de Verdun le général Valantin. Le monument actuel a une particularité qui lui est singulière : en effet celui-ci a été financé à partir de dons de pays comme les Etats-Unis ou l’Angleterre grâce à l’évèque Mgr Charles Ginisty qui, attristé à l’idée que des ossements de soldats tombés sous les obus et les balles soient abandonnés dans cette forêt qui fût anciennement un champ de bataille, choisit de faire des conférences dans le monde afin de montrer les horreurs qui eurent lieu à Verdun. Il récolta de l’argent afin de construire un immense ossuaire pour eux. Des ossements de plus de 130 000 soldats furent abandonnés sur le champ de bataille. Pour pouvoir regrouper ces ossements dans un monument, il fallut un apport total de 15 millions de francs. Continuer la lecture de Douaumont

Notre voyage d’étude, un circuit riche en visites.

Nous allons entre le lundi 7 mars et la samedi 12 mars 2016 effectuer un voyage d’étude qui va nous permettre de comprendre la Grande Guerre et ses conséquences pour les combattants, les civils en France et en Europe.

Notre programme est le suivant:

Lundi 7 mars.

  • Parc mémorial canadien de Vimy
  • Visite des tunnels.

Mardi 8 mars.

  • Sciences museun London

Mercredi 9 mars.

  • Docklands museum London
  • Imperial war museum London

Jeudi 10 mars.

  • Cabinet war room London
  • Royal Air Force museum

Vendredi 11 Mars.

  • Musée de l’historial de la Grande guerre de Péronne

Samedi 12 mars.

  • Verdun, visite guidée de la citadelle souterraine, d’un fort (Vaux ou Douaumont), de l’ossuaire de Douaumont et de la tranchée des baïonnettettes.