[J’ai lu] Uri Orlev : Cours sans te retourner ou l’histoire vraie de Yoram Friedman – Cloé Fougerard

Né en Pologne en 1931, l’auteur –Uri Orlev– a passé ses premières années dans le ghetto de Varsovie. Alors que sa mère a été exterminée par les Nazis et son père emmené par les Russes, Uri Orlev et son petit frère sont envoyés à Bergen-Belsen. Père et fils ne se retrouveront en Israël qu’en 1954. Orlev a publié 29 livres, pour la jeunesse ou pour les adultes. Ses livres ont été traduits dans 38 langues.

« Cours sans te retourner » a été publié dans 17 pays, traduit dans plus de 15 langues et adapté au cinéma. L’auteur a rencontré Yoram Friedman en Israël au cours d’une conférence et de là est née l’idée de raconter l’histoire de cet enfant caché, petit Juif polonais de huit ans.

Cours sans te retourner…

Srulik est un petit garçon juif polonais de huit ans. Dans le ghetto de Varsovie, il partage avec sa famille une vie misérable. Il perd la trace de sa famille et se réfugie dans la campagne, livré à lui-même. Pour échapper aux Allemands et survivre, il devra tout oublier de son ancienne vie. Mais peut-on oublier jusqu’à son propre nom ?

Dès lors, il s’appellera Jurek Staniak, un prénom qui l’aidera à passer entre les mailles du filet. Ses débuts, seul, sont difficiles puis il rejoint un groupe d’enfants qui vont lui apprendre à se débrouiller mais ceux-ci le laisseront tomber lors d’une battue dans le bois.  Pour survivre, Srulik va de village en village, de ferme en ferme, se proposant pour garder des troupeaux, travailler dans les champs en échange d’un abri et de quoi manger. Mais, systématiquement, un événement le contraint à partir car les Nazis sont sur ses traces. Alors qu’il est traqué par des Allemands, il se cache dans un champ et se retrouve nez à nez avec un homme qui, sur le coup de l’émotion ne le reconnait pas tout de suite mais il va très vite se rendre compte que cet homme se trouve être son père : une chance pour Srulik qui ne se reproduira pas deux fois. Les retrouvailles seront courtes mais son papa trouvera tout de même le temps de lui dire le plus important : « Tu dois rester vivant Srulik, mais n’oublie jamais que tu es Juif ».

Toujours en train de fuir, il passera son temps à errer dans la forêt, le temps de trouver une nouvelle maison qui pourrait l’accueillir ; il adoptera aussi un chien qu’il dressera et appellera Azor ; l’animal deviendra un pilier, une compagnie rassurante pour le jeune garçon jusqu’à ce que des hommes l’abattent. Srulik sera très affecté par la perte de ce compagnon de jeu devenu un ami précieux.

Srulik se fera arrêté ultérieurement deux fois par les Allemands. Lors de sa deuxième arrestation, il sera placé dans une ferme pour y travailler. Srulik aide au battage mais se fait broyer la main dans la machine. Emmené à l’hôpital, un jeune médecin déclare qu’il ne veut pas l’opérer car il est juif ; la gangrène l’ayant gagné, c’est un autre médecin qui l’ampute jusqu’au coude.

Il arrive à se sauver de l’hôpital grâce à l’aide d’un jeune fermier et c’est de nouveau, pour lui, l’errance, la solitude, la débrouillardise pour survivre, coûte que coûte mais avec un seul bras ; il réapprend à courir, sauter, grimper aux arbres pour se mettre en sécurité. De ferme en ferme, de rencontre en rencontre, il s’installe chez les Kowalski. Là, il est presque heureux mais, la guerre finie, une association cherche à récupérer les enfants juifs cachés et  pour lui, c’est l’orphelinat.

A l’orphelinat, une vieille dame – Mme. Rappaport – vient lui parler ; la situation échappe à Srulik. Il s’abandonne à un sentiment de perte qui le submerge en même temps que les larmes. A cette dame, il va tout livrer ; tous ses souvenirs du plus loin qu’il se souvienne, sa vie errante mais aussi les souvenirs d’avant-guerre: sa famille, son village, ses voisins, les paysages,… tout se mélange les visages, les voix mais seule celle de son père rencontré dans le champ lui revient.

Après la guerre, Srulik (de son vrai nom Yoram Friedman) restera à l’orphelinat et poursuivra des études universitaires. Mais, toujours victime en Pologne de l’antisémitisme, il décide de partir vivre en Israël où il se marie, enseigne les mathématiques et retrouve sa sœur Faige, seule survivante -avec lui- de la famille Friedman.  

C’est à Jérusalem qu’il fera la connaissance de l’écrivain Uri Orlev. En janvier 2014, à l’occasion de la sortie du film qui retrace son histoire, il revient pour la première fois à Varsovie, libre cette fois. « Je prie tous les jours pour que l’Histoire ne se répète pas. Je suis croyant et je trouve que les gens se détournent de leur foi, quelle qu’elle soit, pour ne plus être animés que par des considérations financières ou par leur carrière. Et c’est lorsque les gens perdent leur âme qu’ils deviennent sauvages. »

L’histoire du petit Srulik-tellement invraisemblable- il faut la lire pour y croire. Nous ne pouvons que vous inviter à plonger dans ce livre et à vous souhaiter  bonne lecture.

Pour en savoir plus, le témoignage de Yoram Friedman : Cliquer ICI

Cloé Fougerard

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