[Portrait] Trois figures féminines et féministes sur le « Plateau », trois femmes capables du meilleur 2/3 – Rivka Benzazon

1/2 Virginia Hall

Virginia Hall est née le 6 avril 1906 à Baltimore. Elle fût d’abord secrétaire au consul américain en Turquie, à Venise et enfin à Tallinn, en Estonie. Suite à une blessure qui la forcera à porter une prothèse en bois, elle est obligée de démissionner de son poste, et elle arrive en France en janvier 1940 comme journaliste. Elle cherche alors à s’engager dans l’armée.

Elle devient conductrice d’ambulance -malgré son handicap- lorsque l’attaque allemande sur la France semble inévitable.

Elle trouve par la suite un emploi temporaire à Londres, celui de secrétaire de l’ambassade des Etats-Unis. C’est en 1941 qu’elle se fait embaucher comme agent du SOE2 britannique;  en vue d’une mission en France, elle reçoit alors la formation nécessaire qui lui apprendra -entre autres- le maniement d’une arme. À la suite du franchissement de la ligne de démarcation par les Allemands, son réseau est infiltré par un agent double au service de l’ennemi ; elle se voit alors obligée de fuir en Espagne et s’échappe de justesse, très difficilement à cause de son handicap.

Elle rejoint Londres en janvier 1943, puis elle est de nouveau envoyée en mission en Espagne comme agent du SOE. En juillet, elle est nommée MBE3, une distinction plus importante encore et qui aurait pu compromettre son identité.

C’est en janvier 1944 que Virginia Hall suit une formation d’opératrice-radio à Londres, et c’est en mars qu’elle rejoint le service américain d’espionnage , l’OSS4 .

Elle part en mission en France avec le nom de code « Diane » et elle est déposée le 21 mars sur les côtes bretonnes. Elle s’installe près du Chambon-sur-Lignon,  comme opératrice radio pour approvisionner les armes des maquisards qui entament la libération du département. Elle supervise des parachutages pour équiper trois bataillons de FFI5  qui seront engagés dans des missions de sabotage et de guérilla. Ces actes se révéleront cruciaux pour retarder les mouvements des Allemands.

Virginie Hall alias  « Diane » est chargée des liaisons radios entre l’Angleterre et le maquis et c’est elle qui livrera des renseignements précieux sur l’ennemi. Plus de 70 ans après ces actes, Gabriel Eyraud s’en souvient encore. « Elle avait tout pour plaire ». Virginia Hall était très respectée.

Elle s’éteint le 8 juillet 1982, après avoir été agent de la CIA.

Virginie Hall a été décorée par le chef de l’OSS à Washington pour ses activités militaires en France, de la « Distinguished Service Cross », seule distinction accordée à une femme civile pour la deuxième Guerre mondiale. Un hommage lui a également été rendu par les ambassades de France et de Grand-Bretagne pour ses activités courageuses, à titre posthume, en 2006.


2Spécial Opérations Executive
3Membre de l’Ordre de l’Empire Britannique
4Office of Strategic Services
5Forces Françaises de l’Intérieur

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