[Invitée] Karinne Rullière

Karinne_RulliereNée en 1975 en Gironde, Karinne Rullière suit un cursus universitaire en Histoire. Elle vit aujourd’hui dans la région de Montauban où elle enseigne l’Histoire-Géographie dans le secondaire. Il y a trois ans, elle a été amenée à s’intéresser au destin d’une famille juive polonaise émigrée en France dans les années 1930. Leurs traces l’ont conduite dans un premier temps à Cluny où certains d’entre eux s’étaient réfugiés entre 1942 et 1944 et dans un second temps à la rédaction d’un mémoire universitaire sous la direction de Patrick Cabanel à l’Université de Toulouse.

K. Rullière interviendra au lycée le mardi 1er mars à 16H puis donnera une conférence à 20H aux Arts et Métiers à Cluny.

8 réflexions sur « [Invitée] Karinne Rullière »

  1. Merci pour cette belle conférence, ta voix est très agréable à entendre, ton discours est clair. Ce travail merveilleux que tu as fait sur ma famille m’a permis de reconstituer le puzzle de leur histoire, dont les pièces étaient éparpillées par les infos disparates et subjectives que j’avais depuis l’enfance .
    Je retiens aussi comment les « hasards  » de la vie nous amènent là : de fil en aiguille, notamment pour rendre service à un américain en recherche d’informations sur sa famille, tu en viens à découvrir la nôtre. Tu accomplis un travail colossal et de grande qualité , dont tu commences à récolter les fruits. Et je pense que ce n’est pas fini ! Je te souhaite le meilleur à venir 🙂

  2. Quelle conférence captivante et pleine d’émotion ! C’était non seulement une opportunité de mieux connaître l’histoire de cette famille mais aussi de les rencontrer, de discuter et ce fut un réel plaisir.
    J’espère que l’on aura l’occasion de les revoir !
    Merci beaucoup.

  3. Merci à tous pour ces retours si positifs. Cela fait plaisir de voir que les fruits de mes recherches ne restent pas cantonnés au dépôt d’archives d’une bibliothèque universitaire, qu’ils peuvent avoir une « utilité » aujourd’hui et maintenant.
    Pour moi aussi ce fut très enrichissant. Je garderai le souvenir de cette lycéenne, Morgane, m’a-t-on dit, qui s’inquiétait de savoir si demain il y aurait encore des recherches nouvelles à faire en Histoire. Je te réponds ici par ce blog: l’Histoire, surtout contemporaine, est une matière vivante. Avec le temps, certaines langues se délient, du côté des témoins, et l’accès aux archives les plus proches de nous s’ouvre peu à peu. Il y a encore beaucoup de choses à explorer, de questions nouvelles à se poser. Il suffit de garder l’esprit ouvert et curieux. N’hésite donc pas à te lancer dans cette direction, si tu penses que c’est la tienne!
    Karinne

    1. Merci beaucoup d’avoir fait une présentation si intéressante en tout cas cela a beaucoup éveillé ma curiosité et j’espère en savoir plus dans quelques années..
      En tout cas je suis flattée du fait que vous vous souveniez de moi.
      Félicitations et encore merci

    2. Merci Karinne pour ces deux interventions de qualité et pour tout le travail que vous avez fait, à distance, avec les élèves du projet.
      Nous attendons avec impatience la publication de votre recherche sur la famille Oferman-Rotbart et ce sera l’occasion, une nouvelle fois, de vous accueillir à Cluny ! Bravo !!!

  4. J’ai assisté à votre conférence hier au lycee, et comme dit si bien ma collègue, j’ai bu vos paroles et ressenti l’histoire de cette ( ces) familles jusqu’au plus profond de moi…
    Bravo pour votre ténacité dans vos recherches, votre passion pour la quête de la vérité.
    J’ai été extrêmement touchée par l’émotion de Claudine Rotbart, les paroles de sa cousine…qui résonnaient encore dans ma tête quand je rentrais chez soi..
    Comment vivre après « ça »? Vous avez raison Madame, c’est une question que je me pose aussi, sans y être directement confrontée..
    Laissez-moi vous faire part de mon admiration pour votre force et votre courage de faire face à tout cela, et pour le partage de tous ces souvenirs d’un douloureux passé pour que les jeunes n’oublient pas..
    Félicitations à tous les participants au projet, bravo à nos jeunes et à leurs accompagnateurs pour ce travail de qualité, qui nous ouvre les yeux sur ce pan douloureux de notre histoire, et je l’espère, notre cœur aussi, pour que JAMAIS on ne l’oublie…
    Merci.
    V.HOREMANS
    Enseignante au lycée

  5. Après avoir assisté à la première conférence de Karine, celle au lycée, et recueilli les impressions de ma famille qui est allée assister à la deuxième à l´ENSAM, je suis bouleversée. Remplie de gratitude pour cette nouvelle rencontre- c´était une chose de lire des extraits du travail de Karine en août quand nous avons commencé à plancher sur notre projet…mais c´est encore bien autre chose de l´entendre et de rencontrer en chair et en os des descendants de tous ces noms qui nous occupent depuis des mois.
    Je trouve que ce début de semaine extraordinaire donne des ailes à notre projet. Des ailes, du souffle, une inspiration. Que Chantal et Annie, Fanny et tous les autres artisans de cette semaine hors du temps en soient d´ores et déjà félicitées, et remerciées.
    Quelque chose s´illumine et se noue, de très fort, entre les différents acteurs du projet. Le groupe, l´équipe Matricule 35494, qui s´enrichit chaque jour de nouvelles rencontres et expériences, prend vraiment forme. Je trouve les élèves grandis, comme illuminés par une petite flamme intérieure. Une petite flamme d´intelligence collective, la résonance sensible de ces histoires de solidarités humaines et de volonté de survie que Karine présente avec tant de clarté, d´humanité, de rigueur et d´affection aussi pour son objet d´étude, l´histoire de 33 personnes parmi six millions (pour reprendre le sous titre de « The Lost », de D.Mendelsohn) . Cette petite flamme que j´ai vu briller dans les yeux de nos jeunes pendant la conférence, mais aussi dans celle des magnifiques cousines de Claudine Rotbart, je l´avais aperçue déjà ce week-end en croisant les élèves qui ont monté l´expo, ceux qui viennent la garder, au côté d´Annie, Chantal et les autres, je l´ai vue dans les yeux de ceux qui, au détour d´un vernissage ou d´une rencontre, buvaient les paroles des anciens dont la parole vibre de ce dialogue renoué. On dirait que des tas de barrages se lèvent et que des histoires enfouies, gelées, prises dans la glace – dans la glace du « c´est de l´histoire ancienne, on en a trop parlé, n´en parlons plus, pourquoi parler de cela maintenant »….- se libèrent et jaillissent.
    Entraide, solidarité, volonté farouche de se rester fidèle à soi-même, capacité d´adaptation en milieu hostile, refus de plier en faisant semblant de se soumettre, résistance(s), SURVIE: c´est cela. Quelle leçon ils nous donnent tous, ces noms du passé ressuscités par le travail intègre et opiniâtre de l´historienne, quel héritage brûlant et palpitant: personne n´efface jamais le nom d´un homme. Par son travail, Karine fait oeuvre encore de résistance elle aussi, toute cette recherche patiente et minutieuse, cette collecte de parole, de mots et de preuves pour reconstituer l´histoire unique de ces gens que les Nazis voulaient anéantir et dont ils voulaient effacer jusqu´au nom.
    Il est bon de savoir qu´il reste tant, en fait, d´un homme, même si tout a été mis en oeuvre pour le briser. Il est bon de voir que l´humanité a toujours le dessus, aussi sombre que soit l´époque.
    Me viennent ces vers de la poétesse autrichienne Ingeborg Bachmann, tirés de son poème Ich, écrit en 1943:
    Ich.

    Sklaverei ertrag ich nicht
    Ich bin immer ich
    Will mich irgend etwas beugen
    Lieber breche ich.

    Kommt des Schicksals Härte
    oder Menschenmacht
    Hier, so bin ich und so bleib ich
    Und so bleib ich bis zur letzten Kraft.

    Darum bin ich stets nur eines
    Ich bin immer ich
    Steige ich, so steig ich hoch
    Falle ich, so fall ich ganz.

    Merci.

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