Tous citoyens? Rôles et place des femmes dans la Révolution Française.

En accompagnement personnalisé, la compétence « Argumenter en histoire » a été travaillée pendant 5 séances d’une heure autour de la question du rôle des femmes dans la révolution française, par un groupe d’une dizaine d’élèves de seconde.

Les séances 1 et 2 ont été consacrées à la lecture et l’analyse du discours de Condorcet « Sur l’admission des femmes au droit de cité » du 3 juillet 1790. Il s’agissait, dans ce texte dense, de distinguer idée et arguments, et également les types d’arguments employés par l’auteur.

Au cours des séances suivantes, les élèves se sont vu attribuer un document texte ou iconographique pour lequel il devait identifier la source, le thème, et le point de vue exprimé sur le thème par le ou les auteurs.

 La révolte des femmes pour ramener le roi à Paris

Avant garde des femmes allant à Versailles Photo (C) RMN-Grand Palais / Agence Bulloz

Cette gravure anonyme a été publiée dans les journaux de l’époque en 1789. Les femmes sont venues ramener le roi à Paris car il y avait beaucoup de disette. Cela s’est passé lors des journées du 5 et 6 octobre 1789.

L’arrivée de la population en politique

Jean-Baptiste Lesueur 1792

Cette gravure de Jean-Baptiste Lesueur, en 1792 représente les habitants de Lille participant à un événement révolutionnaire. L’auteur montre à travers cette gravure que les habitants sont égaux, comme les paysans et les bourgeois par exemple, mais aussi femmes et hommes.

Déclaration des droits de la femme et de la citoyenne

© Bibliothèque nationale de France – 2017

Olympe de Gouges est connue comme romancière, dramaturge et pamphlétaire. Proposée pour être débattue à l’Assemblée nationale, sa Déclaration est tirée à cinq exemplaires. Elle compte dix-sept articles suivis d’une proposition pour un nouveau contrat social entre les hommes et les femmes. Olympe de Gouges y conteste le caractère universaliste de la Déclaration de 1789 et dénonce l’exclusion des femmes de la représentation nationale ; elle réclame pour elles la citoyenneté et les droits qui en découlent. Elle sera ensuite arrêter et guillotinée en 1793.

Des femmes engagées

Johann Ernst Jules HEINSIUS (1740 – 1812)
© Photo RMN-Grand Palais – Droits réservés

Cette œuvre est un portrait de Madame Roland de Johann Ernest Jules Heinsius. Ce portrait n’évoque pas en premier  le rôle politique des femmes sous la Révolution.  Pourtant Madame Roland souhaitait mettre son savoir et ses idées au service de la Révolution, alors que  ce portrait représente la femme dans sa féminité et non dans ses idées politiques.

Instruite et consciente de sa supériorité intellectuelle, elle a joué depuis son salon de la rue Guénégaud un rôle d’inspiratrice auprès des milieux dirigeants, à la limite entre privé et public.

 

Les clubs patriotiques de femmes

Chérieux, dessinateur, 1793. Dessin à la plume et encre de Chine, lavis d’encre de Chine et aquarelle (40,8 x 54,5 cm), département des Estampes et de la Photographie, © Bibliothèque nationale de France

Ce dessin montre un club de femmes patriotes, l’auteur montre dans la manière dont il a fait ce dessin que les femmes sont incapables de participer à la vie politique, dans cette caricature les femmes sont représentées de manière grossière.  La femme à gauche est représentée la poitrine à l’air.  La femme à droite a un visage d’homme. L’auteur montre que les femmes se prennent pour des hommes, selon son opinion les femmes n’ont pas leur place dans la vie politique.

Les tricoteuses Jacobines : Des femmes révolutionnaires mais critiquées

Pierre-Etienne LESUEUR © Photo RMN-Grand Palais – Bulloz

Cette gouache est une représentation des femmes dans la vie politique française. Dans cette œuvre, l’auteur critique la place des femmes dans la politique française, remettant ainsi en cause l’autorité et les droits de la femme face à l’homme.

En effet, dans cette gravure, les femmes sont montrées comme des personnes qui préfèrent faire du tricots plutôt que de participer à la politique. Hors, les femmes jacobines sont des femmes révolutionnaires occupant une place forte au sein de la révolution et dans la vie politique. Il s’agit ici d’une critique de la place de la femme et ses droits en France sous la 1ère République.

Finalement les femmes n’ont pas leur place en politique…

Le 1er texte vient d’un journal révolutionnaire « Révolution de Paris » écrit en 1793. Le 2ème texte est un discours dit par J.-P.-A. Amar en 1794.

Ces deux textes  montrent que les femmes ne sont pas destinées à faire la guerre ou de la politique, en effet les deux textes montrent que les femmes doivent s’occuper de la maison.

La conclusion par Mona Ozouf, historienne