Poésie du confinement

Deux semaines de vie au ralenti… Il aura fallu deux semaines pour qu’enfin je regarde autour de moi la vie s’écouler goutte à goutte.

Il aura fallu deux semaines sans activités pour voir éclore les bourgeons des cerisiers, pour entendre les pétales de fleurs frémir.

Il aura fallu des jours de silence pour écouter la joie des rouge-gorge, des moineaux, des bergeronnettes, qui, dès l’aube, réveillent la nature.

Il aura fallu des heures de repos forcé pour admirer la fabuleuse danse des abeilles qui s’affairent dans le magnolia, la balade des fourmis sur la terrasse, le tourbillon des bourdons dans l’air.

Il aura fallu dix minutes de calme pour contempler les papillons qui sautillent de fleurs en fleurs, pour savourer le parfum des jacinthes roses et des violettes.

Il m’aura fallu du temps pour caresser du regard tout ce monde qui renaît quand l’homme est prostré chez lui, privé de ses activités prioritaires : consommer, travailler, pourrir la nature de ses déchets, s’agglutiner sur les plages, prendre l’avion, s’entasser dans les trains, jouer les moutons de Panurge dans les embouteillages, remplir son calendrier, courir…courir…

Faîtes comme moi : ne pleurez pas devant votre télévision, ne cherchez pas des stratagèmes pour contourner les règles et vous abreuver de vos tendances consommatrices. Apprenez simplement à revivre, à renaître au son de la nature qui s’anime. Rapprochez-vous de l’oiseau qui vous demande des miettes, accoudez-vous à votre fenêtre pour avoir la chance d’assister à la valse des papillons.

Il a fallu la bête noire, il a fallu le confinement pour voir que la nature existe et qu’elle est magnifique !

(1STI2D)