Les Rohingya en Birmanie

La Birmanie se situe en Asie du Sud-Est. Ce pays, aussi appelé Myanmar, compte plus de 51 millions d’ habitants et a une superficie de 676 578 km². Le pays est soumis à des dictatures militaires depuis 1962. Depuis 2011, l’État n’est plus dirigé officiellement par l’armée, mais dans les faits elle a gardé le pouvoir.

Les Rohingya sont un peuple indo-aryen. Leur présence en Arakan est, selon certaines sources, datée du VIIIe siècle après Jésus-Christ. Ils auraient été, au cours des siècles, mêlés aux peuples arabes, mongols, turcs, bengalis, voire portugais et se sont convertis à l’Islam tardivement, au XVe siècle, alors qu’à l’époque la région était un État vassal du Bengale. Des colonies musulmanes existent en Arakan depuis la venue des Arabes au VIIIe siècle. Il est possible que des descendants directs des colons arabes auraient vécu au centre de l’Arakan près de Mrauk et de Kyauktaw, plutôt que dans la zone frontière Mayu , la région où vit la majorité des Rohingya.

De 1824 à 1826, lors de la première guerre entre l’empire britannique et la Birmanie, les Rohingyas sont supplétifs dans l’armée britannique et considérés comme des traîtres par les indépendantistes birmans. Après la Seconde guerre mondiale, ils soutiennent de nouveau les Anglais face aux Birmans, qui ne leur pardonneront jamais. En 1948, la Birmanie retrouve son indépendance et les Rohingyas sont alors rejetés et persécutés.

L’exode massif des Rohingyas vers le plateau de l’Arakan, à la fin du XIXe siècle est, en grande partie, liée à la politique d’immigration encouragée par l’administration coloniale durant la période du Raj britannique, ceci afin de les inciter à travailler comme main d’œuvre dans les exploitations agricoles. Au fil des générations, les Rohingyas ont perdu leur caractère bengali, leur langue se différenciant nettement du bengali parlé au Bangladesh. Cet État n’est rattaché à la Birmanie qu’en 1948. Les Rohingya vivent dans l’État actuel d’Arakan (dont ils forment environ la moitié de la population), séparés de la Birmanie proprement dite par l’Arakan Yoma.

Carte : En jaune, l’État d’Arakan, montrant sa situation par rapport au reste de la Birmanie, avec le Bangladesh à sa frontière nord-ouest, et l’Inde plus au Nord.

Les Rohingyas habitant dans l’actuel État d’Arakan, rattaché à la Birmanie en 1948, sont aujourd’hui considérés par l’ONU comme:

« une des minorités les plus persécutées du monde ».

Les Rohingyas furent victimes d’attaques venues soit de la Birmanie voisine, soit des Portugais, avec notamment l’attaque de 30 000 soldats birmans en 1785, qui emmenèrent alors 20 000 personnes comme esclaves. Par la suite, la monarchie birmane encouragea ces raids pour briser tout esprit de résistance chez cette population étrangère, capturant et brûlant vifs des centaines de personnes rassemblées.

L’ONU estime que près de 379 000 personnes ont fui le pays depuis fin août. Le Conseil de sécurité a réclamé à la Birmanie d’agir pour faire cesser une « violence excessive » contre les Rohingya.

En près de deux semaines, ils sont quelque 379 000 Rohingya à avoir fui la Birmanie pour trouver refuge au Bangladesh, échappant ainsi aux violences qui frappent l’État d’Arakan Quelle est l’origine de cette crise qui dure depuis des dizaines d’années ?

Les Rohingyas sont un groupe d’hommes qui ont la même religion et la même culture et qui parlent la même langue. Ils vivent au Sud de la Birmanie, aussi appelée le Myanmar.

Alors que ces populations sont mélangées dans certaines villes, il y a de nombreux hameaux habités à 100 % par les uns ou les autres. Les Rohingya sont généralement peu intégrés au Myanmar. La plupart ne sont pas reconnus officiellement comme citoyens. Au cours des siècles et des dernières décennies, il y a eu plusieurs épisodes violents entre les immigrants et les populations locales. Le dernier conflit entre les musulmans et les bouddhistes a éclaté en 2012.

Depuis lors, une insurrection clairement islamique s’est développée dans la région. Elle a pris le nom d’Armée du Salut des Rohingya de l’Arakan (ARSA) et elle est dirigée par Ataullah abu Ammar Junjuni, un djihadiste pakistanais. (ARSA s’appelait auparavant Harakah al-Yakin, ou Mouvement de la paix.) Ataullah est né dans la grande communauté Rohingya de Karachi, au Pakistan. Il a grandi et a été éduqué en Arabie saoudite. Il a reçu une formation militaire au Pakistan et c’était un Imam wahhabite en Arabie saoudite avant son arrivée au Myanmar. Depuis, en lavant les cerveaux, il a recruté et formé une armée locale de guérilla d’environ 1 000 Takfiris.

Selon un rapport de 2015 du journal pakistanais Dawn, il y a plus de 500 000 Rohingya à Karachi. Ils sont arrivés du Bangladesh au cours des années 1970 et 1980 à la demande du régime militaire du général Zia ul-Haq et de la CIA pour lutter contre les Soviétiques et le gouvernement de l’Afghanistan.

Sources : aucune source n’a été communiquée par les rédacteurs.

Rémi P. & Maxime P.

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