1981 : abolition de la peine de mort en France

Lundi 6 Juillet 1981

Mon amour,

Je suis désespérée depuis que tu as été condamné à mort. Je vis un véritable cauchemar en pensant à toi. Je pleure jour et nuit. 

Notre vie est finie, tous nos projets d’avenir n’auront jamais lieu. Je ne porterai pas ton nom, n’aurai pas d’enfant qui te ressemblera. Ma famille ne connaît même pas ton existence ! Seul mon frère, Henri, se doute de quelque chose, mais je ne peux maintenant me confier à lui…

Tu as assassiné ce commerçant mais tu as aussi assassiné notre vie. J’ai 41 ans. Aucun homme ne te remplacera, tu resteras mon seul amour.

Seul, dans ta cellule de béton aux murs humides et sombres, toi aussi, tu dois penser à nous deux. Je voudrais tellement te serrer une dernière fois dans mes bras avant que l’on ne t’emmène dans ce couloir de la mort.

Je prie le Seigneur, je supplie les gens de m’aider, de signer les pétitions pour convaincre Monsieur Mitterrand de signer l’abolition de la peine de mort, afin que même si tu restes dans ce maudit endroit, je puisse te revoir.

Ne perds pas espoir, mon amour, je pense très fort à toi et je t’embrasse très tendrement.

Ta fiancée Sarah.

Le point d’histoire : Robert Badinter, ministre de la justice quand François Miterrand est président, réussit à faire adopter la loi pour l’abolition de la peine de mort en France, après un long combat. La loi est définitivement adoptée en octobre 1981.

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