9 septembre 1977 : dernière exécution capitale en France

Marseille, vingt et un septembre 1977.


Marie, mon amour,


Cela fait deux jours que je suis à Marseille pour écrire un article sur Hamida Djandoubi, ce proxénète de vingt huit ans qui a été guillotiné ce neuf septembre 1977 pour l’assassinat, le viol et la torture de cette jeune femme de vingt et un ans, Elizabeth Bousquet.

Toute la France s’est passionnée pour ce meurtre qui a eu lieu en juillet 1974 mais qui, comme tu le sais, a été jugé ce vingt cinq février 1977. En ma qualité de journaliste, je dois être impartial et ne rapporter que des faits avérés, sans orienter qui que ce soit mais en ma qualité d’homme, je ne sais que penser de ces associations et de tous ces gens qui ont réclamé l’abolition de la peine de mort.

Certains ont même été jusqu’à dire que la peine de mort était une peine barbare inutile et qui déshonorait le pays, ce qui n’est pas tout à fait faux. Deux avocats de Hamida Djandoubi ont néanmoins tout mis en oeuvre pour éviter la guillotine à ce détraqué en lui cherchant des circonstances atténuantes. Il n’en reste pas moins que le jury s’est basé sur l’expertise des psychiatres révélant que Hamida Djandoubi constituait « un colossal danger social » et a prononcé la peine capitale. Sentence qui a été à l’origine d’applaudissements lors de sa lecture.

La France est partagée sur ce sujet, tout comme moi. C’est un vrai débat qui s’ouvre ; il faudra, je pense, du temps pour que la question soit tranchée et les prochaines années seront décisives pour savoir si la France abolira ou non la peine de mort.

Voilà, tu voulais que je te donnes des nouvelles,

Je t’aime de tout mon coeur.

Ton Luc.

Le point d’histoire : Hamida Djandoubi, est un Tunisien, condamné à mort en France pour le meurtre et les tortures sur une jeune femme. Il est le dernier condamné à mort exécuté de France. Après lui, plusieurs autres personnes seront condamnées à mort, mais ne seront pas exécutées. L’abolition de la peine de mort est adoptée en France en 1981.

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