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10 mai 1534

Dès mon arrivée à Terre-Neuve avec mon équipage de soixante et un hommes, la première chose qu’on a vue a été les vastes et immenses montagnes qui sont incomparablement plus hautes que celles de mon pays. Émergeant derrière les montagnes, on voyait des arbres si gigantesques qu’ils semblaient atteindre le ciel et sur la neige, qui fondait, on a aperçu des feuilles de mille formes d’un vert foncé. On a même remarqué des fleurs de toutes les couleurs qui poussaient de la terre. J’ai surtout vu des animaux avec des étranges ramures et j’ai vu dans la lumière du soleil que ses yeux brillaient comme les étoiles dans le ciel, la nuit, pendant notre traversée. Il semblait avoir un museau de vache et le reste du corps semblait être celui d’un âne ou d’un cheval, mais il avait des choses sur la tête qu’on ne peut comparer à aucun animal sur notre terre sainte, d’étranges cornes comme celles d’une vache mais plus longues et déformés. Je suppose que cet animal est herbivore, puisqu’il était en train de manger de l’herbe.

Le paysage était si beau que je ne pouvais pas le comparer à aucun autre du monde et les grands arbres de mille essences me coupaient le souffle et je n’osais plus parler. Il y avait beaucoup de sortes d’oiseaux qui chantaient. A la fin de la journée on a vu un coucher du soleil magnifique.